Groupe de travail « Méthanisation »
Qualifiée de « clef de la transition énergétique » par le gouvernement, la méthanisation est en phase d’être au cœur d’une nouvelle stratégie énergétique nationale dans les années à venir. Aux alentours d’Amiens, le potentiel méthanisable est très important et il est donc indispensable de structurer cette filière dès à présent.
Enjeux
Face aux objectifs fixés par la loi relative à la transition énergétique pour une croissance verte de 2015, visant, à l’horizon 2030, une part de 10% du gaz circulant dans les réseaux français composé de biométhane, produit à partir de la méthanisation, le gouvernement exprime sa volonté d’accélérer le développement de la méthanisation. De son côté, GRDF, principal gestionnaire de réseau de distribution publique de gaz, travaille à l’élaboration d’un scénario permettant de distribuer 30% de gaz renouvelable en 2030, et 100% en 2050.
La méthanisation sera une source majeure pour l’atteinte de ces objectifs.
Techniquement, la méthanisation est un procédé technologique basé sur la dégradation de la matière organique par des micro-organismes, en l’absence d’oxygène et sous conditions contrôlées. La spécificité de ce mécanisme est la double valorisation de la matière organique et de l’énergie. En effet, ce procédé aboutit à la production d’un digestat (produit riche en matière organique réutilis comme engrais par exemple) et à la production de biogaz et de biométhane.
Le développement de la méthanisation s’inscrit dans le programme de troisième révolution industrielle (Rev3) porté par la région Hauts-de-France. D’ailleurs, au regard des atouts du territoire régional des Hauts-de-France, composé de nombreuses exploitations agricoles, et d’industries agro-alimentaires, les enjeux de ce secteur sont considérables. En effet, les déchets méthanisés peuvent être d’origine agricole (déjection animale, résidus de récoltes…) ou agro-industrielle (déchets de station d’épuration, abattoirs, laiteries…). La méthanisation à partir de boues de STEP ainsi que la valorisation du biogaz brut des ISDND constituent également un gisement de production de gaz renouvelable.
Le fonctionnement de ce groupe de travail est collectif, reposant sur la collaboration croisant l’ensemble des acteurs économique (industries agro-alimentaires, secteur des déchets, monde agricole), du monde de la recherche et de la formation (centre de recherches, centres de formations) et du monde institutionnel (collectivités territoriales, administrations) spécialisés sur ce sujet.
Objectifs prévisionnels
Les travaux de ce groupe de travail corroborent l’atteinte des objectifs nationaux, et régionaux ainsi que ceux de la collectivité.
- Dynamiser l’activité de méthanisation à l’échelle du territoire amiénois et de la région Hauts-de-France, pour le bien de la collectivité.
- Tisser un lien avec le monde académique, dans la mesure où il n’existe pas ou peu de structures de formations dans ce domaine. Un des axes de travail est donc de donner des pistes de réflexions sur les formations de demain, en vue de développer une compétence métier et d’aider à la création de l’emploi local.
- S’appuyer sur les travaux du collectif CORBI (Comité Opérationnel Régional Biométhane Injecté) et du projet Méthania qui en résulte, situé à Valhuon dans le Pas-de-Calais, spécialisé dans la production de bio-méthane injecté, pour mieux appréhender les leviers pour concrétiser des projets.
- Améliorer la perception des projets de méthanisation. La communication représente une condition non négligeable du succès des projets de ce type. Une stratégie de sensibilisation du grand public sur la valorisation du biométhane est à envisagée. Les travaux de ce groupe de travail incluront cette dimension. Cette pédagogie autour de la valorisation du biométhane devra notamment intégrer la contribution à la mobilité propre (bioGNV) et à l’autonomie énergétique du territoire.
- Faire le lien avec les problématiques des smartgrids (mise en oeuvre d’outils ou de méthodes permettant l’ajustement entre la production et la consommation de gaz renouvelable notamment),
- Augmenter la valorisation et la qualité des intrants en dialoguant plus avec les industries agro-alimentaires et le secteur des déchets et le monde agricole,
- Générer d’autres projets autour de la méthanisation (création de start-up, valorisation de brevets, réponse à appel à projets…)
Livrables (à déterminer)
- Une étude de gisement potentiel du territoire,
- Identification des partenaires pouvant accélérer l’aboutissement des projets,
- Genèse d’au moins trois projets à concrétiser dans les 3 ans.
- Rédaction d’une charte de communication adaptée aux spécificités du territoire.
- Installation d’un démonstrateur, comme par exemple un technocentre c’est-à-dire une unité de méthanisation, visant à créer du « made in Hauts-de-France » et d’élargir la voie à l’après méthanisation (méthanation, gazéification).
- Optimiser la durée de montage de ce démonstrateur, de la phase projet à la phase effective de fonctionnement à 3 années maximum.
La prochaine réunion du Groupe de travail
Elle se tiendra le 25 septembre 2019, cliquez ici pour y participer.
Pour télécharger le template-gt-methanisation.